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- Quelle est la définition d’une langue d’héritage ?
- Qui sont les locuteurs des langues d’héritage ?
- Quelle est l’identité d’un locuteur d’héritage ?
- Qu’est-ce que la perte du langage ?
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Quelle est la définition d’une langue d’héritage ?
Une langue d’héritage est une langue parlée dans un cadre familial et fondamentalement n’est pas la langue de la société environnante. C’est typiquement le cas des langues parlées par des enfants d’immigrants. L’acquisition d’une langue d’héritage a lieu dans un contexte particulier : premièrement, l’input est moins important que dans les situations des langues maternelles parlées par la société environnante et il peut également être différent, car il est fourni par des parents qui subissent déjà l’influence de la langue dominante et éventuellement l’attrition.
Qui sont les locuteurs des langues d’héritage ?
Les locuteurs des langues d’héritage sont des cas particuliers de bilingues : tous les locuteurs de langues d’héritage sont des bilingues, mais tous les bilingues ne sont pas des locuteurs de langues d’héritage. Les locuteurs de langues d’héritage sont donc des bilingues dont la langue de l’environnement familial – la langue d’héritage – est différente de celle parlée dans la société comme langue dominante. Montrul (2011a, p. 157) distingue trois catégories de locuteurs d’héritage :
(a) bilingues simultanés, exposés à la langue d’héritage et à la langue dominante avant l’âge de 3 à 4 ans ;
(b) bilingues séquentiels ou enfants apprenants de L2, qui ont été exposés à la langue d’héritage seulement à la maison et plus tard à la langue dominante, lorsqu’ils sont à la maternelle entre 4 et 5 ans ;
(c) enfants apprenants tardifs de L2, monolingues dans la langue d’héritage, qui ont reçu une éducation élémentaire dans leur langue d’héritage dans leurs pays et ont immigré vers 7-8 ans. On peut voir que dans tous les cas la langue d’héritage est la L1. Pourtant ces locuteurs deviennent tous plus performants dans leur langue dominante, ce qui a un impact sur leur L1 (cf. Montrul, 2016a).
Quelle est l’identité d’un locuteur d’héritage ?
L’identité des locuteurs de langues d’héritage est un processus de négociation et de positionnement personnel dans un environnement bi/multi-culturel. Le degré de maîtrise de la langue d’héritage et le choix de son utilisation indique l’appartenance à la communauté parlant la langue d’héritage. A travers ce processus de positionnement, les locuteurs de langues d’héritage entament la construction d’une identité fluide et constituée de différentes couches.
On peut constater que, selon les profils très divers des locuteurs de langues d’héritage, ils peuvent se situer comme appartenant à la communauté des locuteurs de langues d’héritage ou bien en marge de celle-ci.
Qu’est-ce que la perte du langage ?
Les langues d’héritage sont des langues en danger, car il suffit de deux générations pour qu’une langue s’éteigne.
L’extinction d’une langue peut intervenir au niveau d’une communauté ou au niveau individuel. Les individus qui sont en train de perdre une langue présentent une grammaire simplifiée et des lacunes de vocabulaire, en faisant appel à des paraphrases ou à des emprunts de la langue dominante pour exprimer leur pensée. Ce sont les résultats du phénomène appelé attrition. Selon les stratégies utilisées, ces personnes peuvent voir ralentir leurs capacités de communication, et finir par abandonner à cause d’un sentiment d’insécurité linguistique.
La perte du langage n’est pas une fatalité. A travers les efforts de membres de la communauté, une langue peut être revitalisée, par la création de dispositifs d’enseignement et de programmes dédiés.